jeudi 17 novembre 2011

Les Fournisseurs (avec un grand F comme foutraque)

Avec le temps, je me suis mis à rechercher au plus profond des abysses la pierre précieuse, d'abord sale et sombre qui, une fois taillée, se présentera comme un travail d'orfèvre unique au monde. Cette sainte recherche, comparable à celle de la jeunesse éternelle, est le métrage ultime ; Celui qui explose absolument toutes les barrières esthétiques et mentales, qui vous fait faire d'un bond un violent retour vers le stade anal une fois le générique du début passé. Un visionnage qui s'apparente plus à l'ingestion de narcotiques asiatiques frelatés qu'à une banale session estampillée "ciné". Cette dose quasi-fatale va vous faire passer une nuit blanche à vous demander :

Putain, mais c'était quoi ce film ?





Ce sentiment, à mi-chemin entre la peur et le dédoublement de personnalité est familier de ces nouveaux chercheurs d'or dont je fais moi-même partie. Celui-là même qui me pousse à parler lors de soirées entre amis de mes dernières trouvailles, de les présenter avec passion, et de recevoir des réponses aussi variées qu'originales : "Hhhhmm...", "Ah...", "Mais c'est quoi encore que ce truc, sérieux ?". Ok, en général, je passe pour un original pour ne pas dire autre chose, mais je m'en fous moi, je suis un aventurier de l'extrême, je brave les éléments et je vis mille aventures au pays des monstres en carton, des ninjas du dimanche, de nymphomanes japonaises robot-geishas et des zombies philippins. Tout ça pour leur faire partager un bon moment en compagnie d'un "RoboGeisha", d'un "Flic ou Ninja" ou encore d'infâmes peloches expérimentales asiatiques (le très éprouvant "Funky Forest") devant lesquelles on se pose des questions ma foi assez pertinentes sur le genre humain.
Ainsi que sur mon propre équilibre mental.

Ça peut être un gros nanar des familles en général, tout comme ça peut être aussi un film considéré par la critique parisienne comme "sérieux" mais tellement barré que ça laisse le spectateur lambda complètement pantois. 
Ceci est un nanar [Ninja Terminator]

Ceci n'est pas un nanar (ah ?)

Mais ouateuh zeuh... ??!!??!? [Funky Forest]
En tout cas, il faut que ce soit extrême.
M'enfin, tout ça pour dire que...
Tu vas encore nous jouer du pipeau longtemps ? [Flic ou Ninja, aux répliques sublimes]
 Oui-oui-oui, je sais, je parle, je digresse, tout ça pour dire que lors de ces intenses séances de surréalisme cinématographique et d'échanges avec mes interlocuteurs, une question revient très régulièrement, si ce n'est pas à chaque fois : "Tu les trouves où tous ces trucs de fous furieux ?". Vous aurez compris à cette police d'écriture qu'il semblerait que je sois capable d'aller vendre un rein pour aller acheter quelques-uns de ces films dans une cave tenue par un mafieux Roumain (je le suis moi-même, ne criez pas au racisme !! Comment-ça je crie aussi ?). 

Il n'est pas question ici de savoir comment je les connais, car lire une chronique dans le magazine Mad Movies, ou encore sur Devildead et Nanarland, c'est une chose. Les trouver en est une autre. Et ici, je ne parle pas seulement de nanar, mais également des bons bis, des bons films d'exploitation ainsi que d'autres curiosités que l'on peut décemment nommer "bons films".


Au cinéma :

D'emblée, c'est un conseil qui pourrait vous paraître stupide, car c'est vrai qu'un complexe de cinéma n'est pas forcément la chose la plus introuvable qui soit. Et pourtant, l'activité des salles obscures françaises ne s'arrête pas seulement à celle des multiplexes, qui offrent pourtant encore de bons films. Des salles à échelle plus modeste, savent encore programmer de bons petits films, oubliés comme n'étant pas jugés assez attractifs financièrement parlant. A vous de chercher dans vos villes et vos campagnes quels cinémas sont les plus à même de vous fournir en séances sympas. Pour cela, le site allocine.fr suffit amplement en y tapant votre département (ou votre ville) dans la barre de recherche. Étant Rouennais de naissance, je ne peux que conseiller le Melville qui programme toujours des films indépendants, étrangers, et l'Omnia République qui en plus d'une programmation à contrecourants, accueille régulièrement l'Absurde Séance de Rouen, qui offre régulièrement des soirées série B, série Z et nanars. Il faut également noter que cette association est née à Nantes.

Bien sûr, il y a également les festivals, plus à même de manger plus de films mais sur une période plus restreinte. Je ne vais pas établir une liste exhaustive mais simplement quelques incontournables.
- Le festival de Gerardmer : http://www.festival-gerardmer.com/
- Le Paris International Fantastic Film Festival : http://www.pifff.fr/
- Zone Bis, qui pilote l’Étrange Festival : http://www.zonebis.com
- Sans compter la traditionnelle Nuit Excentrique : www.nanarland.com  


En magasins, en neuf et d'occasion : 

Bien entendu, les Fnac, Virgin Megastore et autres Gibert ont toujours des rayons horreur / vieux films / asie un minimum fournis, avec des valeurs sûres en cinéma de genre ; On y retrouve sans trop de peine les éditions Bach Films (pour le meilleur et le pire), ainsi que celles du magazine Mad Movies par exemple qui rééditent les fonds de catalogue avec d'excellentes productions comme les gialli signés Mario Bava mais aussi des films édifiants, parfois du Jess Franco, "Le Lac des Morts-Vivants" en tête.

Certains supermarchés et hypermarchés également vendent du dvd au kilo, souvent des actioners bourrins difficiles à vendre ou qui commencent à sérieusement dater, comme les policiers ricains des 80's, les films de baston ou de guerre. Il s'agit souvent d'éditions très très lowcost de la part d'éditeurs parfois peu scrupuleux (comme Prism). Habitués de la flying jacket, vous pouvez vous retrouvez avec un visuel sympa mais pas avec le bon film. Les dvd bas prix dans les supermarchés sont désormais, de ce que j'en ais vu, un effet de mode qui tend à s'inverser au profit des dernières nouveautés qui n'ont rien de très bis.

Tentez également les boutiques d'occasion dans vos villes, spécialisées en DVD ou non (je vise essentiellement celles qui vendent en majorité des jeux-vidéos, des disques et des bandes dessinées) comme les O'CD.

Je ne peux pas passer sur le thème des divers Cash et autres trocantes qui jouissent d'un régulier flot de DVD d'occasion pour vraiment pas cher (compter de 1 à 5 euros, voire plus rarement à 50 centimes) avec un choix ma foi assez large mais brasse surtout du nanar et du navet lorsque l'on fouine leur stock de films de genre.Pourtant, d'excellentes surprises surviennent avec notamment la série des classiques de l'épouvante chez DVDY films (les Halloween, La Mouche...) qui inondent ces rayons, et ESI qui refourguent du bis avec deux films sur un seul dvd pour jamais plus de deux euros. On peut sans trop de mal trouver des Troma oubliés ou encore des nanars insondables ("Carnage"). En revanche, pour de la VHS, ça commence à devenir très très chaud d'en trouver, voire plutôt la rubrique internet.
Quelques liens pour trouver le cash le plus proche de chez vous :
- http://www.cashconverters.fr
- http://www.cashexpress.fr
- http://www.easycash.fr
- http://www.trocante.fr

La crème de la crème reste les magasins spécialisés dans ce genre de produit mais il faudra être chanceux (ou parisien) :
- Movies 2000 - 49 La Rochefoucauld - Paris - 75009 : spécialisé dans le fantastique et le genre, tenu historiquement par des membres de Mad Movies. 
- Vidéosphère : http://www.videosphere.fr gigantesque vidéoclub avec 40 000 références. 
(- toute adresse supplémentaire est la bienvenue)

Ceci est une image à but purement récréatif entre deux paragraphes [Cristina Lindberg, jolie suédoise habituée des bis seventies]
Je n'oublie pas les femmes [qu'elles ne me spamment pas pour savoir qui c'est]

Chez le marchands de journaux : 

Existant déjà à l'époque de la VHS, le faible coût actuel du DVD pérennise le filon du DVD vendu pas trop cher entre Le Monde et Entrevue, à condition qu'il ne soit pas de première fraîcheur ; Il peut arriver d'y trouver quelques perles. Le meilleur exemple reste un pack "horreur" composé de trois DVD double face (donc six films) pour à peine vingt euros. Du Troma, du gros navet, du gros gros nanar. 

A la télé : 

Depuis que les chaînes de la TNT, comme W9, TMC ou encore TF1 en seconde partie de soirée (entre autres) ont cessé de nous fourguer du nanar made in Nu Image au kilomètre, il va falloir se rabattre sur les chaines du câble et surtout celles offertes dans vos bouquet wifi, comme Neuf. Les chaînes qui valent le coup sont surtout Action (qui, il y a peu, passait du Jess Franco la nuit) ou encore Ciné FX qui racle les fonds de tiroirs en Eurociné, Jean Rollin et autres zéderies old school (mais il y a très régulièrement de bons petits films de genre, comme du Lucio Fulci)

Sur internet : 

Le monde de l'internet est grand, le monde de l'internet est vaste, le monde de l'internet est généreux, mais attention, il peut se montrer assez salaud par moments. On commence par les gros sites qui peuvent fournir de tout, c'est-à-dire www.ebay.fr, www.amazon.fr et www.priceminister.com ; Ça paraît tout bête, mais en cherchant bien (et avec les bons mots-clé), on tombe sur du lourd. Et c'est l'avantage pour chercher des films introuvables en DVD, soit en format VHS (Priceminister est particulièrement bien fourni). Attention toutefois à ne pas vous faire avoir. Certaines VHS sont en effet très recherchées ("Devil Story", "Fantasia"...) et les prix peuvent s'envoler jusqu'à une bonne centaine d'euros. Vérifiez également la respectabilité du vendeur grâce aux commentaires.

Internet est également l'occasion de fréquenter des établissement respectables et je parle ici d'un gros paquet de petits éditeurs qui se mettent en distribuer pas mal de curiosités ; De très nombreuses boites proposent bien des produits impensables pour d'inoubliables soirées. Bien évidemment, le mieux est de commander en France, pour des raisons de douanes mais aussi de langue. Pourtant, des boites américaines comme britanniques vendent des films vraiment, mais alors vraiment intéressants pour peu que l'on connaisse un peu la langue de Shakespeare, comme l'étonnant 5 minutes to live ou encore le délirant Something Weird. Attention, si vous commandez hors Union Européenne, ne vous faites pas avoir par les tarifs douaniers. Renseignez-vous bien sur les frais de port (mais aussi sur le zonage du DVD qui n'est pas le même d'un continent à l'autre). Voici une liste qui sera appelée à grossir avec le temps :
En France : 
- Bach Films
- Le Chat Qui Fume
- Shop Mad Movies
- Discounterie
- Uncut Movies
- Sin'Art
- Oh My Gore ! Shop
- Creepshop
Hors France : 
- 5 minutes to live (USA)
- Diabolik DVD (USA)
- Something Weird (USA)
- Blue Underground (USA)
- Super Strange Video (USA)
- Mondo Macabro (USA)
- DDDHouse (Hong Kong)

Internet, c'est aussi la possibilité de visionner des films dans le cadre du domaine public ; Suite à une situation juridique voulue (la série des "Flash Gordon") ou non ("La Nuit des morts-vivants" de Romero), certains films sont visibles gratuitement, et facilement téléchargeables sur des plateformes comme archives.org, ou encore disponibles en streaming :
- http://www.archive.org/details/moviesandfilms
- http://www.publicdomaintorrents.net
- J'ai également bien envie de partager l'adresse de la Caverne des Introuvables, qui s'évertue à offrir des films, de genre, rares, oubliés, bizarres, expérimentés de façon responsable, c'est-à-dire des films introuvables en format numérique. Une excellente adresse


Aàààà la chaaaaasse !!!


Je pense bien que les habitués n'y apprendront pas grand chose mais quelques débutants pourront y trouver quelques compléments d'information.
Si vous connaissez d'autres tuyaux, d'autres adresses, n'hésitez surtout pas à faire un petit commentaire, cet article étant avant tout un "brouillon".

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